Ces petites merveilles dorées et croustillantes tirent leur nom d’un cure-dents traditionnel marocain. La bouchnikha appartient à la famille des chebakia, mais se distingue par sa simplicité : seulement 3 à 4 ingrédients contre 10 à 12 pour la version traditionnelle. Leur forme originale, obtenue grâce à une machine à pâtes qui transforme la pâte en fines lamelles semblables à des spaghettis, rappelle ces petites tiges végétales utilisées autrefois. Plus économiques et plus faciles à réaliser que leurs cousines traditionnelles, ces bouchnikha n’en demeurent pas moins délicieuses. Leur texture légèrement ferme contraste parfaitement avec l’onctuosité du miel dont elles se gorgent. Parfaites pour accompagner le thé à la menthe pendant le Ramadan, elles se préparent en moins de deux heures et régalent petits et grands avec leur goût authentique et leur parfum délicat à l’eau de fleur d’oranger.
Matériel nécessaire
Indispensable :
- Machine à pâtes (avec accessoire spaghetti) : l’élément clé de cette recette qui donne sa forme caractéristique
- Saladier large pour mélanger la pâte
- Film alimentaire pour le repos de la pâte
- Friteuse ou casserole haute pour la friture
- Écumoire pour retirer les gâteaux de l’huile
- Passoire fine pour l’égouttage
- Casserole pour chauffer le miel
Optionnel :
- Rouleau à pâtisserie pour pré-étaler la pâte
- Thermomètre de cuisson (huile à 170°C)
Alternative sans machine : Si vous n’avez pas de machine à pâtes, utilisez une roulette à pizza pour découper des bandes de 2 mm de largeur maximum. Le résultat sera légèrement différent mais tout aussi délicieux.
Ingrédients
Pour 60 pièces environ | Préparation : 30 min | Repos : 2h | Cuisson : 15 min | 85 kcal/pièce
Pour la pâte :
- 500 g de farine
- 125 g de beurre doux
- 125 ml de lait tiède
- 25 ml d’eau de fleur d’oranger
- 1 pincée de sel fin
- 6 g de levure chimique (1 sachet)
Pour la finition :
- 300 g de miel liquide de qualité
- 1 litre d’huile de tournesol pour friture
- 50 g d’amandes effilées ou graines de sésame grillées
Préparation étape par étape
Préparer la pâte de base
Dans un grand saladier, mélangez la farine, le sel et la levure chimique. Créez un puits au centre. Faites fondre le beurre et mélangez-le au lait tiède et à l’eau de fleur d’oranger. Versez ce mélange dans le puits de farine et commencez à incorporer progressivement. Travaillez la pâte à la main jusqu’à obtenir une consistance homogène et légèrement ferme. La pâte ne doit ni coller aux doigts ni se déchirer. Pétrissez énergiquement pendant 3 à 5 minutes.
Temps de repos essentiel
Divisez la pâte en deux portions égales. Enveloppez chaque portion dans du film alimentaire et laissez reposer au minimum 2 heures à température ambiante. Ce repos permet aux protéines de se détendre et facilite grandement le laminage. Vous pouvez même laisser reposer une nuit entière au réfrigérateur.
Laminage et découpe aux spaghetti
Sortez une portion de pâte et étalez-la légèrement au rouleau. Réglez votre machine à pâtes sur le cran le plus large (n°1) et passez la pâte une première fois. Pliez la pâte en trois dans le sens de la longueur et repassez-la. Répétez cette opération 2 à 3 fois pour obtenir une pâte lisse. Réduisez progressivement l’épaisseur jusqu’au cran 4 ou 5 pour obtenir une abaisse fine mais résistante.
Façonnage caractéristique
Passez maintenant l’abaisse dans l’accessoire spaghetti de votre machine. Vous obtenez de longues lamelles fines. Rassemblez délicatement 12 à 16 filaments ensemble et pincez fermement les deux extrémités pour former de petits fagots de 5 à 6 cm de longueur. Cette technique de pinçage est cruciale : elle doit être ferme pour que les gâteaux ne se défassent pas à la cuisson.
Friture dorée
Chauffez l’huile à 170°C dans une casserole haute. Plongez les bouchnikha par petites fournées pour éviter de faire chuter la température. Surveillez attentivement : elles doivent dorer uniformément en 1 à 2 minutes seulement. Ne les laissez pas brunir, elles deviendraient amères. Retirez-les dès qu’elles prennent une jolie couleur dorée.
Enrobage au miel
Préparez le miel dans une casserole et chauffez-le légèrement avec une cuillère d’eau de fleur d’oranger. Plongez immédiatement les bouchnikha chaudes dans le miel tiède. Laissez-les s’imprégner quelques secondes puis transférez-les sur une grille posée au-dessus d’un plat pour récupérer l’excédent de miel.
Décoration finale
Pendant que les gâteaux sont encore légèrement collants, saupoudrez-les d’amandes effilées grillées ou de graines de sésame. Laissez refroidir complètement avant de servir.
Mes conseils de chef
Le secret de la pâte parfaite : La consistance de votre pâte détermine la réussite. Elle doit être souple sans être molle, ferme sans être cassante. Si elle colle, ajoutez un peu de farine. Si elle se fissure au laminage, incorporez quelques gouttes d’eau de fleur d’oranger.
Alternative sans machine : Étalez finement la pâte au rouleau et découpez des bandes de 2 mm avec une roulette à pizza. L’aspect sera différent mais le goût identique.
Maîtrise de la température : Un thermomètre de cuisson vous assure une friture parfaite. À 170°C, les bouchnikha cuisent rapidement sans absorber trop d’huile.
Variations créatives : Parfumez la pâte avec une pointe de cannelle ou remplacez l’eau de fleur d’oranger par de l’eau de rose. Pour la garniture, osez les pistaches concassées ou la noix de coco râpée.
Conservation optimale : Stockez dans une boîte hermétique une fois complètement refroidies. Elles se conservent une semaine à température ambiante et gardent leur croquant si bien protégées de l’humidité.
L’histoire de ce délice traditionnel
Le nom « bouchnikha » trouve ses racines dans le cure-dents traditionnel marocain, fabriqué à partir de l’ombelle de la plante Ammi visnaga. Cette petite tige naturelle, utilisée depuis des siècles pour l’hygiène dentaire, a inspiré la forme caractéristique de ces gâteaux. Contrairement aux chebakia traditionnelles, complexes à réaliser et riches en épices comme l’anis et le sésame, les bouchnikha représentent l’évolution moderne de cette pâtisserie ancestrale. Elles incarnent parfaitement la philosophie culinaire marocaine : transformer des ingrédients simples en délices raffinés grâce à une technique précise. Leur popularité s’est accrue avec la démocratisation des machines à pâtes dans les foyers marocains, permettant à chaque famille de reproduire facilement cette forme si particulière.
Questions fréquentes
Peut-on préparer les bouchnikha à l’avance ? Absolument ! Préparez la pâte et façonnez les gâteaux la veille. Conservez-les au réfrigérateur sur une plaque farinée et recouverts d’un linge. Fritez-les le jour même pour préserver leur fraîcheur.
Comment obtenir un miel qui adhère bien ? Le secret réside dans le contraste de température : miel tiède et gâteaux sortant de l’huile chaude. Cette différence permet une absorption optimale. Ajoutez toujours un peu d’eau de fleur d’oranger au miel pour faciliter l’enrobage.
Que faire si la pâte se déchire dans la machine ? Votre pâte manque d’hydratation. Laissez-la reposer 30 minutes supplémentaires ou ajoutez quelques gouttes d’eau de fleur d’oranger. Travaillez toujours avec de la farine sur le plan de travail.
Les bouchnikha peuvent-elles être congelées ? Oui, mais uniquement avant la friture. Façonnez-les, congelez-les sur une plaque puis stockez-les dans des sacs de congélation. Fritez-les directement sans décongélation en augmentant légèrement le temps de cuisson.
Comment récupérer le miel qui coule ? Placez toujours une assiette sous la grille d’égouttage. Ce miel récupéré peut être réutilisé pour une prochaine fournée ou pour sucrer vos thés. Il se parfume naturellement avec les arômes des gâteaux.